
Conseils de médiateur pour observer au mieux les étoiles filantes

Ah, l’été… les vacances, les douces soirées bercées au son des animaux et des insectes… et les nuits pailletées par les fameuses étoiles filantes ! Saviez-vous que contrairement à une croyance largement répandue, il n’y a pas qu’au milieu du mois d’août que l’on peut observer ce magnifique spectacle ? Et heureusement ! Suivez-nous pour tout savoir sur leurs origines et comment les apercevoir.
© NASA/JPL-Caltech/UCLA/MPS/DLR/IDA/Justin Cowart
Cérès, le plus gros des astéroïdes
Retour aux origines…
Commençons d’abord par comprendre ce que sont les étoiles filantes.
Malgré leur nom, qui fait en réalité référence à leur aspect dans le ciel, une sorte d’étoile se déplaçant très rapidement et créant une trainée dans son sillage, les étoiles filantes sont beaucoup plus modestes en terme de proportion.
Là où une étoile est une boule de gaz de quelques millions de kilomètres de large, située à des dizaines de milliers de milliards de kilomètres de la Terre (si loin que son déplacement est imperceptible à l’œil nu sur le temps d’une vie humaine), les étoiles filantes font, elles, quelques millimètres de diamètre en moyenne, et se trouvent à 80 km d’altitude. Pas tout à fait comparable…
Mais, même si elles sont toutes petites, nos étoiles filantes sont véloces : 30 km/s en moyenne, et jusqu’à 70 km/s pour les plus rapides !
Enfin, il ne faudrait pas parler d’étoiles filantes, mais de météores. En effet, ce que nous nommons étoiles filantes n’est autre qu’une des phases de l’entrée dans l’atmosphère de la Terre d’un corps extraterrestre.
Tout le monde connaît les astéroïdes, ces gros « cailloux de l’espace », fait de roches et/ou de métal, dont le plus gros représentant est Cérès, avec ses 1000 km de diamètre. Ces astéroïdes tournent principalement entre Mars et Jupiter, dans la ceinture d’astéroïdes. Ce sont des restes de la formation de notre Système solaire. Les étudier se révèle donc très intéressant pour comprendre à quoi ressemblait notre environnement il y a 4,5 milliards d’années.
Hélas, tous les astéroïdes ne sont pas contenus dans la ceinture principale. À force de passages rapprochés (parfois un peu trop près d’ailleurs, puisqu’il peut y avoir collisions) les uns avec les autres, les astéroïdes peuvent être déviés et s’approcher du Soleil. Tout cela se gatte pour nous quand ils croisent l’orbite de la Terre. Ils deviennent alors des géocroiseurs. C’est à cause de l’un d’entre eux, entre autres, que les dinosaures ont disparu il y a 66 millions d’années.
Mais pas de panique, les gros astéroïdes capables de détruire la plus grande partie de la vie sur Terre sont aussi les plus simples à détecter, et l’on sait qu’il n’y a pas de risque de collision pour au moins les cent prochaines années (très probablement beaucoup plus). Et quand bien même un de ces visiteurs nous menacerait, il reste toujours Bruce Willis pour nous sauver !
© Agence spatiale canadienne
En réalité, la plupart des corps qui se baladent dans le Système solaire sont des météoroïdes. C’est la même chose que les astéroïdes, mais la taille diffère : au-dessus d’un mètre de largeur, c’est un astéroïde, au-dessous, un météoroïde.
Lorsque notre caillou va pénétrer dans l’atmosphère de la Terre, il va comprimer l’air situé devant lui. Celui-ci va s’échauffer, former un plasma (un gaz très chaud), qui va alors se mettre à briller. Ce que l’on nomme un météore. Et c’est précisément ce que sont nos fameuses étoiles filantes, de petits météores.
Le caillou est en réalité, lui, invisible, sauf si vous êtes capable de distinguer un grain de quelques centimètres de large à plusieurs dizaines de kilomètres d’altitude !
Il va d’ailleurs être détruit lors de son passage dans l’atmosphère. Enfin presque. En effet, les plus gros vont pouvoir atteindre le sol.
Un gros météoroïde ou bien un astéroïde, va se fragmenter lors de sa rentrée dans l’atmosphère. Ses morceaux vont aussi brûler, mais pas totalement. Lorsque l’atmosphère les aura suffisamment freinés, le météore va disparaitre, et les morceaux vont tomber au sol sans émettre de lumière. Si vous en retrouvez un, vous aurez trouvé une météorite.
De minuscules poussières peuvent également atteindre le sol. Ainsi, si vous passez un aimant dans votre gouttière en la nettoyant, vous récolterez (en partie) des poussières de météorites. Pas mal hein ?
Mais pourquoi y a-t-il plus d’étoiles filantes en été ?
Nous pouvons observer des étoiles filantes toute l’année, puisque ce sont des grains qui se baladent dans le Système solaire. Certaines périodes sont cependant plus propices, car tout ces grains ne viennent pas de restes d’astéroïdes.
En plus de gros cailloux, on trouve dans l’espace des comètes. On pourrait comparer cela à une boule de neige contenant plein de poussières et des grains emprisonnés. Lorsque les comètes s’approchent du Soleil, elles se mettent à fondre, développant une longue chevelure et queue. En fondant, la glace relâche les poussières, qui forment de grands nuages, appelés essaims de météores.
Si la comète qui a laissé cet essaim a croisé l’orbite de la Terre, alors, chaque année, notre planète traverse un nuage de poussières aux mêmes dates. Et s’il y a plus de poussières, il y a plus de chance de voir des étoiles filantes.
Les Perséides, qui sont les étoiles filantes les plus connues, ne sont, en fait, pas les plus spectaculaires. D’autres « pluies d’étoiles filantes » sont remarquables.
On peut citer les Léonides, qui reviennent chaque année en novembre, avec une petite particularité. Tous les trente ans environ, la comète à l’origine de ces étoiles filantes recoupe la trajectoire de la Terre. Ainsi, le nuage est beaucoup plus important, et l’on peut compter, pour les observateurs les mieux positionnés, plusieurs milliers de météores par heure !
Léonides, Perséides… Le nom vient tout simplement de la position du radiant, c’est-à-dire de la zone du ciel d’où semble provenir les étoiles filantes.
Petit guide pour observer les étoiles filantes
Au final, observer les étoiles filantes n’est pas compliqué, au contraire. Pas besoin d’un instrument, il vous faut seulement deux choses : un terrain dégagé, dénué de pollution lumineuse, et… des yeux !
Pour vous y aider, vous pouvez suivre ce TOP 6 de nos conseils de médiateur pour l’observation.
Si vous voulez maximiser vos chances, la première chose à faire est de choisir le meilleur moment possible. Il faut pour cela être proche du maximum d’activité d’un essaim, et ne pas avoir de Lune.
Si vous habitez en ville, pas le choix, il va falloir vous déplacer.
Pour trouver votre lieu d’observation, vous pouvez vous rendre sur ce site, afin de chercher un coin proche de chez vous et avec assez peu de pollution lumineuse.
Si vous avez un jardin, même avec un peu d’éclairage autour, cela peut suffire. Installez-vous alors dans un endroit où vous serez à l’ombre des éclairages, et laissez vos yeux s’habituer. Dans tous les cas, surtout pas de téléphone !
Le mieux pour observer les étoiles filantes est de s’installer confortablement, couché dans l’herbe ou dans un hamac. Cela vous permet de voir la plus grande partie possible de la voûte céleste. Idéalement, tournez votre regard vers la constellation désignant la pluie d’étoiles filantes, et regardez autour de cette zone. C’est là que les météores seront les plus visibles. Plus le radiant est haut dans le ciel, et plus vous pourrez espérer en voir.
© Patrick Lécureuil
Remarquez comme toutes les étoiles filantes semblent provenir de la même zone du ciel
Vous pouvez donc préparer votre heure de sortie à l’avance. Par exemple, si vous voulez bien voir les Perséides d’été, mieux vaut attendre le milieu de la nuit, quand la constellation de Persée est suffisamment haute dans le ciel.
Gardez à l’esprit qu’une pluie d’étoiles filantes n’a rien à voir avec une vraie « pluie » (sauf dans de très rare cas). On compte en général, au maximum, une centaine d’étoiles filantes visibles chaque heure. De quoi tout de même en apercevoir quelques-unes, peut-être une toutes les cinq ou dix minutes.
N’oubliez pas de prévoir des vêtements chauds, de quoi être confortablement installé, et pourquoi pas de la bonne compagnie… quoi de plus romantique que d’observer des étoiles filantes ?!
Vous voilà parti pour un moment de communion, seul(s) avec la nature et face à l’Univers. Prenez le temps d’écouter les bruits qui vous entourent. Pourquoi ne pas imaginer que chacun des points que vous voyez au-dessus de vous représente un autre Système solaire ? Avec, qui sait, peut-être d’autres êtres vivants qui font la même chose que vous…
Et surtout, n’oubliez pas l’essentiel : chaque fois que vous voyez passer une trainée lumineuse rapide dans le ciel, faites un vœu !