Dans le cadre de la Fête de science 2023, ayant pour thème Science et Sport, l’équipe d’Instant Science planche depuis plusieurs mois sur un kit pédagogique à destination des établissements scolaires. On vous le dévoile enfin !
Au programme de cette semaine : la rentrée des classes, le début de la coupe du monde de rugby et le lancement du kit Science et Sport. Ça tombe bien puisque ces 3 évènements sont étroitement liés ! Prêts à découvrir comment ?
Pour celles et ceux qui n’auraient pas lu le précédent article à ce sujet, voici en quelques mots ce qu’est le kit Science et Sport. Pour accompagner une actualité marquée par le sport, Instant Science met à disposition gratuitement un kit téléchargeable pour les enseignants ou animateurs socioculturels. Ce kit regroupe 3 activités guidées de 2h chacune. Il est également composé de visuels à imprimer.
Que ce soit à réaliser en classe ou dans le cadre extrascolaire, le kit permet d’explorer la pratique du sport, ses valeurs et ses défis, à travers les grandes thématiques des disciplines scientifiques abordées au collège et au lycée !
L’athlétisme comme fil rouge
Il était important pour nous de créer une cohérence entre les 3 ateliers. Mais il y a tellement de choses à dire sur le lien entre sport et science ! Il fallait établir un cadre pour ne pas s’éparpiller. Aussi, la pluridisciplinarité était centrale dans la construction du projet depuis le début. Nous devions alors trouver un point commun entre les différents enseignements que nous souhaitions inclure, une base collective, une ancre à laquelle rattacher tout ça.
L’athlétisme nous a semblé être la solution idéale. Composée de plusieurs disciplines, elle offre la possibilité d’aborder aussi bien la connaissance de ses capacités que le travail en équipe. C’est aussi une pratique présente dans toutes les classes et à tous les niveaux. Elle nécessite très peu de matériels.
Nous avons assez tourné autour du pot.
Prêts pour découvrir nos 4 moyens d’associer la science et le sport ?
Première approche : décrypter la course grâce à la démarche scientifique
Par équipe de 3, les élèves s’attribuent des rôles (athlète, coach et scientifique). Ils ont comme responsabilité d’utiliser la démarche scientifique. Cette dernière leur permet d’analyser et de comprendre les réactions du corps à l’effort et au conditionnement mental sur deux expérimentations. Pour cela, ils mettent en place un protocole. Ils utilisent des outils de mesures et notent leurs résultats dans un cahier de laboratoire.
Pour la première expérimentation, l’équipe débute par la prise de la fréquence cardiaque et respiratoire de l’athlète au repos. Ce dernier réalise ensuite une course sans condition qui sert de témoin. Il reproduit plusieurs fois cette course, en variant les déplacements (cloche pied, pas chassé, etc.). Après chaque nouvelle course, le coach note les fréquences cardiaques et respiratoires de l’athlète. Le scientifique répertorie l’ensemble des mesures, ainsi que les temps de chaque course dans le cahier de laboratoire.
Lors de la mise en commun avec les autres groupes, ils réalisent les moyennes pour chaque déplacement. Puis, ils obtiennent des tendances concernant l’énergie dépensée par les athlètes et l’efficacité du déplacement. Cette restitution sera l’occasion de parler de l’optimisation du déplacement dans la course. Par ailleurs, la question de l’augmentation des fréquences cardiaques et respiratoires permet également d’étudier le comportement de nos muscles pendant l’effort.
La seconde expérimentation concerne le conditionnement de l’effort physique. Les équipes listent les termes et actions valorisantes qu’elles aimeraient entendre avant la réalisation d’une performance. Sans le savoir, les équipes se conditionnent déjà en s’exposant à ce discours. Une fois les termes listés, le coach prépare son athlète à la course en utilisant ces derniers dans un discours approprié (valorisant et encourageant). Les temps, réalisés par l’athlète sur la course conditionnée par le discours, sont notés dans le cahier de laboratoire. L’athlète témoigne également de son état d’esprit à la suite de la course conditionnée. Lors de la mise en commun, les groupes comparent les résultats entre la course témoin de la première expérience et la course conditionnée.
Ce temps d’échange permet d’aborder la question de l’amorçage en psychologie cognitive et le poids des stéréotypes sur les performances, par le biais d’articles scientifiques prouvant l’impact.
Deuxième approche : mettre à profit le travail d’équipe pour parler de handisports
La première partie de l’atelier est un parcours à l’aveugle réalisé dans trois conditions différentes. Le seul paramètre modifié est le guide qui est tantôt sur la ligne de départ, tantôt sur la ligne d’arrivée, ou encore évoluant en simultané du guidé. En comparant les résultats pour chaque binôme dans les différentes conditions, la thématique de la propagation du son peut être abordée et mettre en évidence l’importance de la position du guide dans les disciplines handisports.
Cette sensibilisation permet d’introduire, par le biais du handicap, la question plus générale de l’éthique dans le sport, du rôle de la science pour améliorer la pratique, mais aussi de sa limite.
La seconde partie de l’atelier est un relais-quiz où s’affrontent quatre équipes à chaque manche pour être sélectionnées pour la dernière manche. Celle-ci permettant de déterminer l’équipe gagnante.
La première manche permet de balayer de nombreux savoirs sur les jeux paralympiques. La seconde manche vient questionner la technologie au service du sport. La dernière manche pointe des débats actuels autour du sport, des valeurs associées et des limites. Elle pourra être la source de plusieurs discussions avec le groupe sur le transhumanisme, l’écologie, les stéréotypes ou encore le dopage.
Pendant le relais-quiz, le travail d’équipe est mis en valeur puisque chaque équipe n’a le choix qu’entre VRAI ou FAUX sur la ligne de départ. Les équipiers positionnés à ce niveau devront se concerter, mais également être rapides pour transmettre la réponse choisie à l’équipier suivant, et ainsi de suite jusqu’à rapporter la réponse à l’annonceur. Mais attention la vitesse ne suffira pas pour réussir ! Si la réponse est fausse, l’équipe reçoit une pénalité de déplacement, qui la contraint à faire des pas chassés sur la question suivante. La réflexion en groupe devient un passage obligatoire pour pouvoir réussir, autant que la rapidité.
Troisième approche : s’appuyer sur la créativité pour associer athlétisme et innovation
Incarnant des équipes développant des technologies novatrices, les élèves sont plongés dans un scénario où une fédération d’athlétisme les sollicite pour imaginer de nouveaux équipements sportifs. À la suite de l’élaboration de leur équipement révolutionnaire, chaque équipe présente son produit pour convaincre la fédération de se le procurer.
Avant de débuter la création, une mise en commun des connaissances est faite pour comprendre le rôle d’un matériau dans la conception d’un équipement. Que ce soit la matière du maillot, la forme du javelot, la taille des crampons ou encore le poids de la perche, ces exemples permettent d’illustrer comment les équipements doivent s’adapter parfaitement à l’utilisation.
Chaque équipe tire ensuite une carte contrainte pour diriger la création de leur équipement. Sur le temps de création, ils ont accès à deux stands, qui leur permettent de découvrir les différentes disciplines de l’athlétisme ainsi que les caractéristiques de différents matériaux pouvant être utilisés sur des équipements sportifs.
Grâce à une planche de présentation, l’équipe s’organise pour représenter visuellement leur objet révolutionnaire et préparer leur pitch de présentation. À l’issue de l’étape de création, chaque groupe passe à l’oral et réalise un descriptif du produit. À la suite de cet échange, quelques projets réels et innovants sont cités.
La pop culture, la cerise du gâteau science et sport
Mais attendez, nous parlons de 4 manières de parler de science et de sport depuis le début de cet article… Pourtant ce kit ne comporte la description que de 3 ateliers !
Et non, nous ne nous sommes pas trompés ! Il y a bien un support bonus : des visuels déclinés en affiches ou en stickers.
Nous voulions du contenu facile à lire, des visuels attractifs et surtout que tout le monde puisse le découvrir sans la contrainte d’un temps d’atelier.
Dans notre livre de recettes de la médiation, la pop culture est souvent l’ingrédient secret. Elle regorge de héros et héroïnes en tout genre avec de très nombreuses démonstrations sportives ou équipements incroyables. Une belle occasion de les observer avec un œil scientifique et technique.
Nous avons réalisé des visuels à disposer aussi bien dans un couloir, une salle de classe ou un gymnase. Ces anecdotes sont illustrées sur des stickers ronds, afin de rendre l’affichage plus dynamique visuellement. Pour les structures ne pouvant pas disposer des stickers, elles sont également déclinées sur des affiches.
La Fête de la science pour un lancement officiel : téléchargez ou recevez votre kit !
Sorti pile pour la rentrée, notre kit réalise déjà ses premiers pas sur notre catalogue d’offres. Cette sortie anticipée permet aux enseignants (qui sont d’ailleurs déjà investis et inspirés par la thématique sportive de cette année) de planifier les activités.
Vous pouvez donc d’ores et déjà le télécharger gratuitement !
Nous tenons à remercier infiniment les personnes qui nous ont aidé à préparer ce kit : Roland Lehoucq, Tidiane Correa, Kamel Benaricha, Eva Bouloux, Sylvie Cousinié, Pierre Chaumelle, Yannick Beaufils et Brendan Come.
La création de ce kit a été financée par la Région Occitanie et le ministère de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, et a reçu l’appui des rectorats des académies d’Occitanie.
