La mission de Zacharie, étudiant en L3 Communication à la plume aiguisée : rédiger une série de portraits mettant en lumière les nombreux bénévoles de la culture scientifique et technique sur la région Occitanie. Son talent et son plaisir se ressentent à chacun de ses écrits, et nous permettent de découvrir des femmes et hommes passionnants et touchants.

En arrivant le 7 janvier dernier à Science Animation, je ne savais pas ce qui m’attendait. On m’avait donné comme mission de réaliser plusieurs articles sous la forme de portraits de bénévoles pour Echosciences Occitanie, le média social de la culture scientifique de la région. Aujourd’hui, mon court stage de six semaines se termine et j’en garde des souvenirs impérissables. Revenons ensemble sur ma mission de rédaction de portraits.

Prendre contact avec le bénévole – les premiers pas

Première chose indispensable lorsque l’on a envie d’écrire des portraits, c’est de choisir qui l’on va contacter. On a fait le choix avec Morgane (ma tutrice de stage) de varier les profils : une partie des bénévoles viendront de l’ouest de l’Occitanie (ancien Midi-Pyrénées) et une autre partie viendront de l’est (ancien Languedoc-Roussillon). C’est important, quand on est un média régional de prendre en compte la totalité du territoire. Que personne ne soit mis sur le banc de touche, c’est aussi un peu ma manière de voir les choses.

Ensuite, il faut trouver le contact, faire un peu de veille. Chercher, “fouiner”, c’est un peu le travail du journaliste. Trouver le numéro de téléphone, l’adresse e-mail qui pourra te permettre de contacter le bénévole de l’association qui t’a tapé dans l’oeil. A ce moment là, le contact doit être sobre, cordial, il faut trouver les bons mots, lui faire comprendre qu’on veut justement mettre en avant la personne sans pour autant le mettre sur un pied d’estale : c’est un peu la star du jour sans le flash et les projecteurs des paparazzis.

La rédaction des questions : être au plus près des bénévoles

Quand je réussis enfin à trouver un bénévole pour répondre à mes questions, je me lance tranquillement dans la rédaction des questions. Il faut évidemment choisir un angle pour son article. Une sorte de fil rouge pour ne pas partir dans tous les sens. Se demander quels axes seront mis en avant pour susciter de l’intérêt au lecteur.

Là, tout est dans la prise d’informations et éviter les répétitions. Quand on prépare une série de portraits, on peut avoir l’impression que tous les articles se ressembleront. Alors qu’au contraire, il faut préparer des questions spécifiques pour chacun, en lien avec la structure dans laquelle ils sont bénévoles. Il n’y a pas deux associations qui se ressemblent. De ces particularités, des questions découlent naturellement. Elles sont alors plus personnelles et le bénévole sera ravi d’entendre que l’intervieweur s’est informé avant de poser les questions.

Le jour J : l’interview du ou des bénévoles

C’est l’heure. C’est, en quelques sortes, un moment d’intimité que de faire une interview. On en apprend plus sur la personne mais elle n’en saura pas forcément plus sur vous. Il vous faudra être très méticuleux et peut être parfois tourner sept fois votre langue dans votre bouche au sens propre du terme pour ne pas dire de bêtises. Il faut prendre un enregistreur vocal, pour éviter de prendre des notes. C’est plus agréable pendant l’interview de pouvoir écouter pleinement son interlocuteur et de ne pas écrire devant lui, ce qui pourrait le perturber.

Quand le bénévole vient à votre rencontre ou vous répond enfin au téléphone, ne soyez pas intimidé. Sachez que lui même est déjà un peu intimidé s’il n’a pas l’habitude de l’exercice. Alors ne le stressez pas plus qu’il ne l’est déjà. Une interview, c’est aussi une discussion. Il ne faut pas poser ses questions comme si c’était une liste de courses pré-définie. N’hésitez pas à changer l’ordre de vos questions, à improviser de nouvelles questions pendant l’interview tant qu’elles restent dans le cadre de celle-ci.

L’interview prend alors fin, vous avez toutes vos informations. A ce moment là, votre travail est loin d’être fini. Réaliser l’interview n’était que la première grosse partie puisqu’il faut désormais écrire le portrait.

Le plus long mais le plus passionnant : écrire le portrait

On a toutes les informations nécessaires dans notre enregistrement audio. On va l’écouter une première fois sans prendre de notes. Cela permet de se plonger totalement dans l’univers du bénévole. C’est à ce moment là que les premières idées surgissent.

Une seconde écoute va être cette fois-ci fractionnée. On va écouter phrase par phrase et ce plusieurs fois le même passage pour bien entendre quels mots sont utilisés. Et noter au fur et à mesure les citations et informations clés. A la fin de cet exercice de prise de notes, on écoutera une troisième et dernière fois l’enregistrement à l’aide des notes. Cela permet de tout remettre en place et de confirmer ou non les idées que l’on a eu. C’est aussi à ce moment là qu’on va créer un plan pour notre article.

Un plan, c’est ce qui permet au lecteur de comprendre facilement l’article. Le lecteur se désintéresse assez vite si le portrait est désordonné et dénué de sens. Ce que je peux conseiller, c’est de faire une introduction sur le thème principal de l’association, puis trois parties : une qui introduit le bénévole et son parcours professionnel, une qui montre son arrivée dans l’association et son implication et le dernier pour ses ressentis, ses envies, etc… C’est un plan qui marche bien car il raconte une histoire. Tout le monde aime lire des histoires.

Pour finir, il faudra trouver les mots justes. Ne pas être trop familier, faire attention à l’orthographe. On a enfin fini d’écrire le portrait. On va pouvoir le relire tranquillement.

De belles rencontres

Écrire ces portraits, c’est aussi découvrir des associations, rencontrer des gens passionnés, et puis surtout, essayer de vous transmettre leur passion au travers de mes écrits. Parce qu’écrire, c’est depuis tout petit, une véritable passion. J’ai eu la chance d’interviewer des chercheurs dans des laboratoires, une comédienne, une professeure des écoles, des médiateurs et des étudiants. Autant de profils ayant tous cette même flamme pour la vulgarisation scientifique et le bénévolat.

Désormais, je m’envole vers d’autres défis en retournant à l’université pour essayer de valider ma licence en communication, un an après avoir réussi à obtenir celle en mathématiques. Je ne peux que remercier Science Animation de m’avoir si bien reçu dans leurs locaux et de leur souhaiter une belle continuation.

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