Les yeux au ciel… que peut-on observer en ce moment ?
Souvent boudé pour la météo, le ciel d’automne est en réalité plein de surprises bien visibles à l’œil nu, ou avec une paire de jumelles. Entre comètes, Voie lactée et planètes, de beaux spectacles attendent amateurs et initiés. Alors, ouvrez grand les yeux et laissez-vous guider par notre médiateur en astronomie…
Le grand retour des comètes !
Deux comètes sont présentes en cette fin octobre, SWAN et Lemmon. Contrairement à la comète Tchusisnan-Atlas l’an passé, bien visible à l’œil nu, ces deux visiteuses sont plutôt à observer avec une paire de jumelles.
Les deux dernières semaines du mois d’octobre sont le moment idéal pour les chercher dans le ciel du soir, l’une après l’autre, mais elles sont attendues au plus proche lundi 20 octobre.
La première, SWAN, est la moins brillante des deux. Elle pourrait être intéressante à prendre en photo car elle va traverser la Voie lactée, en passant notamment à coté des nébuleuses M16 et M17.
De par sa position, on peut l’observer après avoir regardé Lemmon, car elle se trouve un peu plus haut dans le ciel, et se couche donc plus tard.
La trajectoire de la comète Swan à 21h00
Vue Stellarium
La deuxième, Lemmon, est plus intéressante. En effet, à la mi-octobre, elle présente une queue plus de vingt fois plus grande que la Lune dans le ciel. Elle est à chercher le soir, entre le Bouvier et la Grande Casserole, ou bien en toute fin de nuit, peu avant le lever du soleil. Elle est alors un peu plus haut dans le ciel, mais va descendre vers l’horizon assez rapidement.
Les comètes restent des astres qui se déplacent rapidement dans le ciel, aussi, les conditions d’observation varient fortement en quelques jours. Leur éclat peut aussi révéler des surprises, il ne faut pas hésiter à suivre leur évolution.
Vue Stellarium de la trajectoire de la comète Lemmon à 21h00
La Voie lactée et ses joyaux étoilés…
Un avantage indéniable avec le ciel d’automne, c’est que l’on peut observer assez tôt (et ceci, en raison du changement d’heure).
La première chose à faire est de porter son regard vers l’ouest. C’est, en effet, dans cette direction que se trouvent les étoiles qui vont se coucher le plus rapidement, et qu’il faut donc observer en priorité.
La Voie lactée est encore bien visible en première partie de soirée. Elle prend sa source dans la constellation du Sagittaire, au sud-ouest, facilement reconnaissable à sa forme de théière. Elle traverse ensuite l’Aigle et le Cygne, puis va rejoindre Cassiopée et Persée au nord-est.
Tout comme en été, la partie la plus brillante est au sud. Les principales nébuleuses, comme M16 et M17, y sont toujours visibles, et à chercher aux jumelles. Les conseils d’observation du ciel d’été s’appliquent encore ici.
Côté nord, trois joyaux sont à chercher, d’abord à l’œil nu, puis avec un instrument. Étant relativement étendus (ce qui facilite leur repérage), le meilleur instrument pour les observer reste une paire de jumelles, ou bien une petite lunette, avec un grossissement d’une vingtaine ou trentaine de fois.
Le plus célèbre de ces trois astres est la Galaxie d’Andromède. C’est grâce aux observations réalisées il y a cent ans que nous avons pu en conclure l’existence des galaxies.
Distante de 2,5 millions d’années-lumière, et contenant entre 500 et 1000 milliards d’étoiles, la Galaxie d’Andromède se présente comme une petite tache floue, sous le deuxième V du W de Cassiopée. Avec un instrument, sa forme allongée se dévoile nettement, et l’on découvre ses deux comparses, M32 et M110, plus petites galaxies orbitant autour, à l’instar des Nuages de Magellan.
Songez que lorsque vous observerez M31 (c’est son nom), la lumière qui rentrera dans vos yeux sera partie de là-bas à une époque où les humains n’existaient pas encore sur Terre…
La galaxie d'Andromède
© Valentin Urvois
Nos deux autres vedettes sont aussi des amas d’étoiles, bien plus modestes en nombre (et bien plus près), mais tout aussi intéressants.
Le premier est le Double amas de Persée, présent entre les constellations de Cassiopée et de Persée. Il se présente à l’œil nu comme une tache blanche assez brillante. Un instrument d’observation révèle qu’il s’agit en réalité de deux amas d’étoiles proche l’un de l’autre, d’où son nom.
Posé sur l’horizon est, vous apercevrez probablement un petit groupe d’étoiles formant une petite casserole. Rien à voir avec la constellation, il s’agit également d’un amas d’étoiles, semblable au Double amas de Persée. Ce sont en réalité tous deux des amas ouverts, c’est-à-dire des regroupements de quelques centaines ou milliers d’étoiles « relativement » jeunes (un ou deux millions d’années tout de même).
Info + pour les fans de sport mécanique ! Les Pléiades sont les étoiles utilisées dans le logo de la marque Subaru.
Si vous les fixer, vous pourrez y compter six ou sept étoiles (d’où leur autre appellation des sept sœurs). Mais, si vous les regardez du coin de l’œil, vous verrez l’amas bien plus brillant. Votre œil percevra en réalité la lueur de toutes les petites étoiles que l’on ne parvient pas à voir en vision directe.
L'amas des Pléiades
© Valentin Urvois
Des planètes bien visibles
Équinoxe d'automne sur Saturne
Enfin, deux planètes sont visibles cet automne.
La première est Saturne, idéalement située dans le ciel, puisqu’elle culmine au sud aux alentours de minuit. Cependant, pour percevoir des détails, il vous faudra obligatoirement un télescope.
2025 est une année particulière, c’est l’équinoxe de Saturne. Cela a pour conséquence que l’on observe la planète et ses anneaux par la tranche. Ceux-ci mesurant seulement une dizaine de mètres d’épaisseur en moyenne, ils apparaissent alors comme un trait coupant le globe beige de Saturne en deux.
Ce phénomène se produit une fois tous les quinze ans environ. Au fur et à mesure que les mois et les années vont passer, les anneaux vont s’ouvrir à nouveau, et devenir de plus en plus ronds, jusqu’au prochain solstice saturnien.
La deuxième planète est à chercher plutôt en milieu de nuit. Il s’agit de Jupiter, la plus grosse planète du système solaire.
Impossible de la rater à l’œil nu tellement son éclat est important. La fin de nuit reste une bonne période pour l’observer, car elle se lève encore un peu tard en novembre.
Une paire de jumelles permettra de distinguer ses quatre principales lunes, comme des petits points autour d’un point plus brillant (la planète), tandis qu’un télescope sera nécessaire pour révéler ses bandes nuageuses.
Et pour finir l’année en beauté… une pluie d’étoiles filantes
La pluie d’étoiles filantes des Géminides atteindra son maximum d’activité la nuit du 13 au 14 décembre 2025, aux alentours de minuit. Les conditions seront très bonnes cette année, puisque la Lune se lèvera tard, ne gênant ainsi pas l’observation. Une centaine de météores pourraient ainsi être visibles chaque heure.
Elles semblent provenir de la constellation des Gémeaux, facilement identifiable avec ses deux étoiles principales, Castor et Pollux.
Il faudra s’orienter vers l’est pour l’apercevoir, haute dans le ciel, avec Jupiter à ses côtés.
Vue Stellarium du ciel vers 23h le 13 décembre 2025