Pendant près de 7 ans il a arpenté les routes d’Occitanie à la rencontre de ses habitants grâce au soutien de la Région. Un outil de médiation hors norme (dans tous les sens du terme 😉), mais aussi le lieu d’animations incontournable de nombreux et nombreuses médiateurs et médiatrices qui nous livrent leurs confidences…

Le Propulseur est un espace mobile, plus précisément une semi-remorque, dédié à la créativité et à la fabrication numérique. Il circule dans toute l’Occitanie pour aller à la rencontre des publics. La mission de cet étonnant outil et de son équipe de médiateurs et médiatrices scientifiques : faire découvrir l’univers des FabLabs et de l’innovation à travers des ateliers, rencontres et animations.

Aujourd’hui, après des kilomètres et des kilomètres de routes arpentées, la tournée du Propulseur s’achève. L’occasion de revenir sur des années d’anecdotes qui ont aussi fait l’histoire du Propulseur, grâce à une équipe de médiation riche et variée. Une quantité d’expériences ont été vécues, et une quantité de lieux découverts. Parmi les centaines de jours d’animation réalisés, certains auront marqué les esprits un peu plus fortement. À l’heure du bilan, c’est le moment pour nous de se remémorer ces événements et de découvrir comment les médiateurs et médiatrices chargés de faire vivre le Propulseur en parlent.

Le Propulseur à Albi - 2020
Le Propulseur à Albi (2020)
L’intérieur du Propulseur avec ses imprimantes 3D
Interieur 2 du Propulseur avec ses table
L’intérieur du Propulseur avec ses tables pour développer ses idées créatives
Des habitants discutent de projets transitions devant Le Propulseur © Marielle Rossignol

© Marielle Rossignol

Le Propulseur à Ceilhes en Lozère pour l’été 2022
Le Propulseur à Ceilhes (juillet 2022)
Le Propulseur devant la cathédrale de Saint Etienne

© La Rotonde

Le Propulseur à Saint-Étienne (2021)

Des souvenirs de médiation marquants

Julie Lesauvage se souvient tout particulièrement d’une étape à Le Castéra. A l’issue de la semaine d’ateliers, un objectif de réalisation devait être atteint : fabriquer une carte du PETR Pays Tolosan à la découpe laser, et l’associer à des monuments locaux imprimés en 3D. Un beau défi à relever, qui vient avec son lot de difficultés : “J’avais beaucoup d’appréhension sur cette semaine-là. Mais j’ai vraiment aimé ! Avec les jeunes, on a appris ensemble à se sortir des situations complexes rencontrées.”

Pour Marine Chaumelle, c’est l’expérience du camp de vacances à Ceilhes-et-Rocozels qui reste particulière. Partager le quotidien avec un même groupe de jeunes sur une semaine “permet de les voir évoluer dans l’espace et devenir autonomes”. Le Propulseur, avec sa grande adaptabilité, permet de créer un espace que tout le monde peut s’approprier : “C’est chouette que cela devienne un lieu de vie où chacune et chacun se sent de plus en plus à l’aise.” Damien Guiard se souvient également : “C’est vraiment intéressant de pouvoir construire des projets et un relationnel comme ça avec les enfants. Parce-que c’est un lieu qui décuple la créativité, et même les timides au début finissent par se laisser aller pour faire des productions intéressantes”.

Dans un autre registre, travailler avec des adultes peu habitués au numérique, a été une expérience enrichissante sur l’approche du public : “À Beaumont-de-Lomagne, nous avons reçu un groupe d’adultes lors d’un atelier de fabrication de carnets. Certains, peu à l’aise au début, sont restés un long moment.”

Sandrine Lainez nous partage aussi l’un de ses bons moments : “J’étais avec deux personnes qui ont passé l’après-midi à travailler sur « plantnet » [application d’identification des plantes depuis des photos] à partir des plantes tout autour du propulseur. Le lendemain, ils ont expliqué aux autres participants comment fonctionnaient les outils ! Une autre fois, j’ai fait une animation qui rassemblait une personne qui travaillait dans un fablab privé, et un propriétaire d’une boutique d’horlogerie qui avait acheté une fraiseuse numérique. Grâce au Propulseur, les deux ont pu se rencontrer et partager leurs connaissances et projets. ”.

Du côté de Geoffroy, ça a été sport ! C’est à l’occasion de la Fête de la science 2023, portant sur la thématique Sport et Science, qu’il est allé à la rencontre d’un public en nombre, tout particulièrement des jeunes qui se sont montrés très intéressés et curieux. Le Propulseur participait au Village des sciences de Toulouse Un dimanche au bord du lac, en tant que Fablab ambulant, afin de proposer des mini-jeux autour de la fabrication d’objets en 3D et l’animation de mini-ateliers autour du sport. “Ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est qu’on a réussi à toucher un public urbain qui est assez éloigné des centres scientifiques de la ville. Ce sont des publics qui peuvent porter un grand intérêt aux disciplines techniques et scientifiques si on arrive à se mobiliser pour les rencontrer et leur proposer des ateliers et ressources comme ce que propose le Propulseur“.

Premier rendez-vous avec le Propulseur…

Tant que l’on a pas vu le Propulseur en vrai, on ne sait pas vraiment à quoi s’attendre. Et son déploiement est toujours une expérience surprenante. Certains y ont reconnu des références scientifiques incontournables, à l’image de Geoffroy qui a tout de suite pensé au camion de C’est pas sorcier qui l’a accompagné pendant son enfance. “J’adore le concept d’une remorque mobile et modulaire qui peut se transformer en quelques heures en un lieu de médiation scientifique complet et efficace !“.

Une fois l’émerveillement passé, l’œil des médiateurs s’aiguise et peut commencer à repérer ce qu’implique un outil de cette ampleur. Pour Marine, “une fois dedans : il faut maîtriser l’engin, et être autonome.”  Heureusement, le Propulseur a été bien pensé. “Ergonomique, opérationnel, efficace, adapté et satisfaisant à déployer en tant que médiateur. Le public le ressent et ça donne envie d’y rester et de s’approprier l’espace”, s’enthousiasme Julie.

éleves lors d'un défi réparation au Fab Lab
Défi réparation
Propulseur
Le Propulseur Copyright Marielle Rossignol

©Marielle Rossignol

Fabrication à la découpe laser
Basilic gravé sur une ardoise
Gravure sur ardoise grâce à la découpe laser
Le Propulseur, le FabLab itinérant de l'association Instant Science

© Marielle Rossignol

Atelier FabLab
Le Propulseur - Découpe du puzzle du PETR Tolosan

À la rencontre des publics du Propulseur

Le Propulseur étant un espace mobile, il permet d’aller directement à la rencontre des publics. C’est la grande force de cet outil. Pouvoir accueillir des classes et du grand public dans ce cadre est une chance et aussi une manière atypique de mener une opération de médiation. Les mots des médiateurs et médiatrices à ce sujet parlent d’eux-mêmes :

“C’est très satisfaisant en tant que médiateur, et ça se voit d’ailleurs très bien lors d’Un dimanche au bord du lac, évènement qui se déroule dans un quartier prioritaire de la Ville. Même chose dans les petits villages. Tu te rends compte à l’arrivée du Propulseur de l’importance d’aller dans ces lieux. Pour le partage de la culture scientifique. C’est une nécessité d’avoir un outil itinérant avec des publics non captifs qui viennent et qui s’approprient le lieu. Tous les publics n’ont pas la facilité de se déplacer, voire même l’envie.” explique Julie.

Geoffroy approuve : “Se déplacer directement dans les établissements scolaires, c’est quelque-chose d’assez sympa. Se déplacer en camion dans des villages dont on avait jamais entendu parler avant, pour échanger avec des publics très variés, et très éloignés des grands centres scientifiques de la région, c’est encore mieux ! Je pense que le Propulseur est un vecteur de lien social entre des disciplines scientifiques et techniques et des publics curieux qui n’y ont pas facilement accès.”

Selon Marine, “l’apparence du Propulseur donne une impression d’accessibilité pour discuter, même si on est pas d’accord avec le numérique qui est abordé à l’intérieur. Le nombre de paniers de courses qui sont passés au Propulseur, c’est assez impressionnant ! Avec le Propulseur, on rentre presque dans l’intimité des gens.”

“Il y a énormément de préjugés sur les outils numériques, et à tout âge, explique Damien. Du “je ne sais pas encore faire ça” au “je suis trop vieux pour ça”. En ayant la volonté de comprendre à quoi ça sert, les personnes comprennent très vite l’intérêt des Fablabs. Ça donne aussi l’impression qu’il n’y a pas d’âge pour apprendre et découvrir de nouvelles choses. Beaucoup sont, au moins intéressés  par comprendre comment ça marche, à quoi ça sert, comment on fait, et aussi, comment faire chez soi. En se déplaçant, on se rend compte que les personnes ont des projets et des idées supers, mais qu’il y a des freins : la méconnaissance des outils et les contraintes géographique, par exemple.”

Vous l’aurez compris, ce fut une aventure aussi belle qu’enrichissante pour tous nos médiateurs et médiatrices. Une page se tourne, mais une nouvelle s’écrit avec la transformation du Propulseur en Boutique des transitions. Et nul doute que celle-ci réservera tout autant de moments privilégiés à la rencontre des citoyens !

Démonstration du fonctionnement de l'imprimante 3D
Démonstration du fonctionnement d'une imprimante 3D
Elèves pendant un atelier pochoir du Fab Lab

© Cap Sciences

Atelier pochoir avec la découpe laser
Ateliers transgénérationnels sur la fabrication numérique et le do it yourself