Découvrade – La reproduction en fac-similé des grottes ornées
Dans le cadre de la saison 2022 – 2023 des Découvrades sur le thème Science et Art, que doit l’Art à la Science ?, nous vous convions à participer à la conférence du Jeudi 19 janvier 2023 à 20h, sur le thème La reproduction en fac-similé des grottes ornées avec :
- Orateur : Gilles TOSELLO, Artiste plasticien et préhistorien spécialiste de l’art pariétal
- Modératrice : Brigitte QUILHOT-GESSEAUME, Inspectrice d’académie honoraire
La conférence débutera à 20h précises.
La reproduction en fac-similé de grotte ornée, appelée aussi « réplique », est une aventure humaine qui doit autant à la science qu’à l’art, comme nous aurons l’occasion de le voir, grâce à des cas réels, auxquels j’ai pleinement participé.
La première et principale difficulté réside dans le fait que le copiste ne peut observer à loisir la grotte originale, le modèle à reproduire. C’était vrai pour la grotte Chauvet (pour des raisons de conservation du site), ce le fut encore plus pour Cosquer (dont l’entrée se trouve à 37 m au fond de la mer).
Heureusement, l’enregistrement de ces grottes en 3D et l’utilisation de clones numériques des panneaux ornés ont comblé en grande partie cette lacune. Pourtant, si la 3D est indispensable à chaque étape, elle ne peut répondre à toutes les questions qui se posent au fur et à mesure que le fac-similé prend forme.
Avant d’être capable de reproduire la gestuelle des artistes préhistoriques, il vaut mieux l’avoir comprise. Pour moi, répliquer un panneau orné consiste d’une certaine manière à l’étudier, l’objectif étant de produire non pas une publication pour les scientifiques mais une restitution grandeur nature destinée à tous les publics.
Le travail de réplique demande un sens de l’observation accompagné d’une dose d’imagination pour recréer la réalité, ou plutôt son illusion. La tâche repose sur une combinaison entre métiers d’art (sculpture, modelage, peinture…) et expertise scientifique. Cette double compétence professionnelle acquise au fil des années m’a permis de réunir une petite équipe d’artistes plasticiens dont j’ai dirigé et supervisé le travail en atelier.
Les artistes préhistoriques ont dessiné au fusain ou gravé au silex sur des surfaces de calcaire tendre, couvertes d’argile, mélangeant ces matériaux du bout des doigts, ce qui implique de travailler en atelier sur des matériaux encore frais, malléables afin de reproduire la fluidité des gestes.
Au final, s’il est vrai de dire que la réplique d’art pariétal n’aurait pu voir le jour sans les technologies numériques, elle reste aussi l’œuvre d’artistes contemporains, un hommage à leurs lointains ancêtres.
Nous remercions Gilles Tosello, à la fois chercheur et spécialiste de l’art préhistorique, d’avoir accepté de nous présenter la reproduction en fac-similé des grottes ornées.