Instant Science a collaboré avec Ekitia, une association qui travaille sur le traitement éthique des données numériques, pour une tournée d’animation en Haute-Garonne. L’objectif des ateliers ? Inviter le grand public à s’emparer de la question de la collecte et du traitement des données numériques.

Ekitia, une association à la recherche de solutions pour garantir le traitement éthique des données numériques

Le but d’Ekitia (anciennement appelée Occitanie Data) est d’aider les entreprises, les collectivités, les acteurs académiques ou encore les clusters et les pôles de compétitivité à gérer les données numériques dans le respect de leur charte éthique. C’est dans ce contexte qu’Ekitia nous a invités à participer à l’organisation et à l’animation d’ateliers grand public sur le thème de l’usage des données numériques personnelles. L’objectif était de sensibiliser le grand public à ce sujet afin de contribuer à l’évolution de leur charte éthique. Ce sujet peut paraître de prime abord compliqué, mais on a adoré relever le défi !

Belberaud, Le Fousseret et Toulouse : voici les trois villes de Haute-Garonne sélectionnées par Ekitia pour organiser les ateliers. Des villes de densités très différentes avec des populations hétérogènes.

Le livret du participant pour le numérique responsable

Des ateliers basés sur des méthodes de créativité pour favoriser les échanges

Pour démarrer les ateliers, on commençait par présenter l’association Ekitia ainsi que leur fameuse charte éthique. Pour aider les participants dans l’atelier, un livret du participant contenant les différents points de la charte éthique était distribué. Ensuite, puisqu’une majeure partie des participants ne se connaissait pas, nous commencions la séance par un jeu “brise glace”. Le but était simple, piocher un papier et répondre à une question.  Cela pouvait être : “Quelle est la première chose que vous regardez sur votre téléphone le matin ?” ou encore “Quel est l’outil numérique qui a changé votre quotidien ?”

Pour pouvoir se répartir en groupe de travail, les participants ont été invités à piocher un scénario fictif en lien avec la gestion des données numériques. Ces scénarios permettaient d’entamer et de cadrer une réflexion commune selon un thématique. Un animateur était présent pour chaque groupe. Les scénarios étaient basés 4 thèmes :

  • la transition énergétique,
  • la mobilité durable,
  • l’inclusion des citoyens dans la vie publique,
  • l’environnement et la santé.

Chaque participant, à la suite de la lecture du scénario, avait 5 minutes pour écrire sur des post-it les enjeux éthiques soulevés par le scénario. Avec pour consigne un enjeu par post-it. Un temps d’échange se lançait avec le partage de leurs enjeux éthiques. Après, les participants devaient classer ces enjeux selon 7 principes de la charte éthique.

La méthode de créativité pour parler éthique de la gestion des données
  • Science des données et société
  • Science des données et individu
  • Qualité des données et sécurité des systèmes d’information
  • Transparence
  • Gouvernance des données dans un cadre de confiance
  • Réciprocité
  • Ethique et urgence

Une fois tous les post-it positionnés, un nouveau débat émergeait pour identifier 3 enjeux éthiques prioritaires. Ces 3 enjeux éthiques prioritaires étaient présentés aux restes de l’assemblée. Cette période de débat servait de point d’appui pour aborder des questions de fond derrière les enjeux éthiques proposés par les participants.

Aborder simplement des enjeux éthiques complexes, un pari réussi !

Méthode de créativité pour parler à tous les publics

Proposer un sujet sur le traitement des données numériques personnelles à des publics a priori éloignés de ces problématiques peut sembler compliqué ! Mais nous avons pu constater qu’on pouvait facilement raccrocher ces sujets à des situations de la vie quotidienne. Et cela montre à quel point les données numériques sont omniprésentes dans nos vies. Ainsi, grâce au format de la séance, le pari d’impliquer le grand public semble remporté ! Le format de l’atelier a vraiment amené les participants à se poser des questions auxquelles ils n’auraient pas forcément songé dans un autre contexte. Les questions de fond, liées à l’éthique de la gestion des données, ont émergé assez naturellement.

Les scénarios étant simples, ils ont vraiment permis de rendre le sujet abordable et d’enclencher rapidement une discussion cadrée. Certains se questionnaient sur la légitimité d’une association indépendante de pouvoir collecter des données de géolocalisation pour un projet d’autoroute cycliste. D’autres s’interrogeaient sur l’utilité d’une poubelle connectée, qui collecterait des données sur les déchets, et pourrait donc établir un profil alimentaire du propriétaire de l’objet.

Ces scénarios, qui proposaient des solutions fictives à des problèmes bien réels, couvraient une grande partie des domaines concernés par les données numériques. Ces ateliers étaient aussi l’occasion de prendre conscience de l’ampleur du phénomène et de voir à quel point les données sont impliquées dans tous les aspects de notre société moderne.

Éthique numérique et médiation scientifique, une collaboration très enrichissante

Collaborer avec Ekitia était une opportunité très instructives, tant pour les participants que pour nous, médiateurs scientifiques. Effectivement, ces ateliers nous permettent de nous tenir à jour sur l’avancée des législations et du progrès technologique. C’est aussi l’occasion d’échanger avec un public non scolaire dans un cadre différent. Nous avons pu notamment obtenir des retours pertinents sur nos méthodes d’animation et notre capacité à transmettre des informations.

Le projet Ekitia se poursuit avec la modification constante de la charte, et le travail en cours sur de nouvelles façons de légitimer leurs actions. C’est avec plaisir et intérêt que nous vous invitons à suivre leur actualité, et peut-être se rencontrer lors de nouveaux ateliers.

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